24 octobre 2013

Ceci n'est pas un plat de moules


"Le 20ème siècle a inventé l'artiste sans oeuvre."
Eric-Emmanuel Schmitt

La FIAC a lieu chaque année à Paris. C'est la Foire Internationale de l'Art Contemporain. J'avoue que le consensus est loin de se faire autour de chacun des termes de cet acronyme à l'exception peut-être d'"International" si on considère que l'Allemagne est le monde entier. En sortant de cette exposition, je me suis fait 3 remarques :

- Cela valait-il la peine de dépenser 35 Euros ?
- La confusion suffit-elle à désigner une production comme artistique ?
- L'Art est-il justement l'incapacité à penser. 

L'art et l'argent
Force est de constater que nous en voulons pour notre argent qu'il s'agisse de consommation de produits ou de services y compris culturels. Mais comment savoir si le compte est bon ? L'art n'a t-il pas justement pour rôle de nous sortir du tout utilitaire, de déplacer les valeurs, de remettre en question les normes ? Le prix des "oeuvres" présentées par les galéristes commencent pour la plupart à 20 000 Euros pour atteindre des millions d'Euros. C'est un peu cher le questionnement.  Force est de constater qu'il n'est plus question d'art ici mais de spéculation pure et simple. Qu'il s'agisse d'une tête de sanglier greffée sur un mécanisme imaginaire ou d'un camion-benne avec une pierre, tout s'achète et tout se vend au nom de l'Art contemporain.


Faire naître la confusion
L'Art contemporain tel qu'il est exposé à la FIAC est déstabilisant. Il y a toutes les formes, toutes les couleurs, toutes les matières mais dans un ordre que ni vous ni moi ne pouvions soupçonner. C'est ce qu'on appelle la créativité c'est à dire la capacité à créer du neuf en pensant/créant en dehors des schémas traditionnels. Face à ces créations, on ne peut plus penser car rien ne renvoie à du connu, tout semble absurde aussi bien ce qu'on voit que ce qu'on vit (être là à regarder un couteau planté dans un mur rouge). Cela crée du vide. Et si c'était justement cela que le rôle de cet art du grand n'importe quoi. Est-ce pour autant artistique ? L'art doit-il être "beau" ou explorer tous les territoires ? 

Ne plus penser à rien
Je trouve que les gens commentent de moins en moins les oeuvres qu'ils regardent comme s'ils avaient compris que l'interprétation appartient à chacun des visiteurs, que cela correspond seulement au besoin de créer du sens à tout prix pour éviter le vide. En fait, l'art contemporain c'est comme une expérience face à l'inexploré pour le meilleur (le ravissement) et pour le pire (être pris dans le miroir de sa vanité). 






La question à se poser est peut-être celle de savoir de quelles libertés serions-nous privés si l'art contemporain n'existait pas ?


A propos de l'art contemporain, le regard d'Eric-Emmanuel Schmitt : "Il y a trop de faux artistes"

1 novembre 2012

Quand le jour décline...il faut allumer la lumière



"Ce n'est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière." 
Gustave Thibon

Trajet de coaching :
- Gérer son anxiété
- Faire le plein d'énergie
- Développer ses capacités créatives
- Pratiquer la pensée positive


Quand la lumière manque, la lumière manque quel que soit notre ensoleillement intérieur... On voit moins bien mais on ressent plus fort. L'automne disperse ses feuilles mortes et nos états d'âme s'étiolent. Exit la peau et les cheveux étincelants, exit les décolletés qui illuminent le visage, exit les promenades au rythme de la langueur de l'été. Il faut presser le pas, éviter les gouttes qui ternissent nos pelisses et rejoindre nos chaumières en regardant au chaud le froid arriver.

La lumière décline et il faut s'incliner jusqu'au solstice d'hiver...ou bien aller chercher cette lumière intérieure qui par sa force redonne de l'éclat à ce qui est dans l'ombre. L'automne n'est-elle pas la saison de la mélancolie comme l'écrit Verlaine dans "Chanson d'automne" :

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Qui a oublié ce poème certes beau mais déprimant qu'enfant on nous faisait apprendre à l'école ? 

Il y a donc urgence à retrouver la lumière même au sein de l'automne, faire un feu de joie des feuilles d'automne, jouer et sauter pour se réchauffer plutôt que de se laisser étouffer par le manteau d'obscurité qui dès 18h tombe sur nos vies de citadins.

Décidons que l'automne est fini, que l'été est à jamais dans nos cœurs et dans nos têtes, ne cédons pas à la mélancolie qui engourdit nos corps devenus gris.  Profitons chaque jour du jour quand il est là ! Célébrons la lumière dans chacun de nos gestes d'amour pour l'être aimé même quand il nous agace, pour l'enfant insolent et rebelle, pour le chat qui défraichit les tapis, le chien qui aboie ou pour la planète qui dépérit.







12 juillet 2012

Une "Beth" de scène




Les rencontres cathodiques
Ce qui me plaît à la télévision c'est qu'on y rencontre des gens vers lesquels on ne serait jamais allé, le plus souvent parce qu'on en ignore l'existence. J'avais entendu parler de Beth Ditto plus pour ses formes débordantes que pour sa position idéologique et son incroyable personnalité. On peut émettre des réserves quant à son côté lesbienne, punk et autres mais il est difficile de rester insensible à son énergie démesurée et son désir de partage. Il semble qu'elle soit "belle" et bien un ovni dans le monde du star system.

La tentation de la musique
J'entretiens avec la musique des relations lointaines. Je fuis son pouvoir de distraction et d’absorption. Il me suffit d'écouter un air (de Tchaïkovsky à Iggy Pop) pour que la tentation de l'évasion me saisisse et me détourne pour un long moment du réel. Ma tendance à la rêverie et à la mélancolie me font la fuir pour servir l'efficacité. C'est sans doute en cela que la musique et l'art en général peuvent être considérés par certains comme dangereux pour la société : ils offrent des perspectives anti-sociales (rêver, s'oublier, se lâcher, sortir des normes...).

Être gros et vivant
Beth Ditto, cette femme aux seins et aux cuisses énormes, ce Botero rock, offre un spectacle pour le moins troublant : l'étalage d'une chair dynamique et bondissante qui rend profondément plate et fade le corps anémié des ombres faméliques que les magazines nous proposent comme modèles de beauté. Il y a dans la grosseur joyeusement incarnée une promesse de vie, de tendresse et de simplicité, l'autorisation d'être différent et de s'en trouver bien. Cette femme a une façon pétillante de dire et faire des choses obscènes.

Aimer la graisse avec tendresse
J'écoutais récemment un de mes clients masculins me parler de sa tendresse et de son désir pour les femmes bien en chair. Il y avait dans ses yeux quelque chose du bonheur à imaginer ces rondeurs. J'aurais aimé que toutes les femmes entendent cet homme intelligent et généreux parler d'amour, qu'elles prennent conscience que l'amour et le plaisir n'ont rien à voir avec l'architecture.

Je ne crois pas être capable d'assister à un de ses concerts mais je reste fascinée par la capacité de cette artiste à s'abandonner sans la moindre retenue à sa passion.



7 juin 2012

Soirée "Coaching séduction"


Tout savoir sur la séduction
Jeudi 21 juin de 20h à 22h
au Café des fous à Paris


Savez-vous que ce qui vous rend touchant/e c'est l'asymétrie de votre visage ou encore vos petits tics qui font grimper votre capital de séduction naturelle ? Savez-vous qu'il faut "parler" avec votre œil gauche pour créer du lien ?

La beauté est certes séduisante mais pas suffisante. Encore lui faut-il dégager du charme pour réchauffer la froideur de sa perfection. Être séduisant/e c'est être capable de créer de la confiance, du bien-être dans la relation et donner envie à l'autre de nous connaître davantage.

Pendant la soirée "coaching séduction", au sein d'un groupe de 20 personnes à peu près, vous apprendrez par exemple :

- Comment choisir un contexte favorable à la rencontre
- Quels sont les évènements qui permettent le rapprochement
- Comment favoriser l'échange et faire disparaître les barrières de protection
- Quels sont les messages subliminaux à repérer pour savoir si la relation est sincère
- Comment lire les gestes d'ouverture/disponibilité et de fermeture/fuite de votre interlocuteur
- Quel est le combat que livre la rationalité à l'animalité dans une rencontre ...

"Séduire" c'est accepter de jouer. Il est donc important d'exprimer son authenticité, sa spontanéité et son intuition. "Jouer" c'est  être dans le plaisir du jeu, qu'on gagne ou qu'on perde.


Venez nombreux !

Réservation :
parlerdesoi@gmail.com

Prix : 15 Euros (boisson comprise)
Au "Café des fous", 6 rue de Montfaucon - 75006 Paris 
(Métro : Mabillon)



6 mars 2012

Soirée "Oser la confiance en soi"





Soirée "Oser la confiance en soi"

Mardi 27 mars 2012
19h30 à 21h30

Atelier dynamique, participatif et joyeux
Apports théoriques, échanges, exercices créatifs...


Au Café des fous
6 rue Montfaucon
Paris VI - Métro : Mabillon

Prix : 15 Euros (boisson comprise)

Réservation
Par mail : parlerdesoi@gmail.com
Par téléphone : 06 11 43 81 26


10 février 2012

Une littérature pour tuer ?


"La littérature ne change ni l'homme ni la société. Pour autant, l'absence de littérature rendrait l'homme encore plus infréquentable."
Tahar Ben Jelloun


Suggestions de trajet de coaching
- S'autoriser à publier, à montrer son travail, son talent
- Améliorer sa prise de parole en public
- Apprendre à captiver, à convaincre


J'aime beaucoup regarder l'émission de télévision "La grande librairie". Chaque semaine, elle réunit autour de François Busnel des écrivains au style très différent.

Tout d'abord, j'apprécie cet animateur au chic d'une désuétude contemporaine, animé d'un sourire à la hauteur de son plaisir pour les textes, sa rapidité d'esprit, sa pertinence respectueuse. Bel homme il a l'élégance que confère une certaine simplicité à incarner ce que l'on est.

J'aime également la pédagogie de l'émission. Enfin on contextualise efficacement et rapidement les auteurs en donnant la parole à des critiques littéraires qui visiblement connaissent et apprécient l'écrivain dont ils parlent. Puis il y a cette variété d'auteurs toujours surprenante, capables de vous absorber totalement par l'originalité de leur récit et la richesse de leurs recherches.

Hier, François Busnel a présenté l'écrivaine et éditrice Chloé Delaume que je ne connaissais absolument pas. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages à succès, elle avoue sans retenue qu'elle "écrit pour tuer" (un de ses romans avait pour objectif de tuer véritablement sa grand-mère. Ce qui fut fait.)

Son histoire personnelle est au-delà du tragique, sa vie un combat contre la tentation de son suicide (qu'elle a raté plusieurs fois), son style détonnant et violent. La particularité de son dernier roman est qu'il se construit à partir de la mort réelle d'une de ses lectrices (il y en a eu plusieurs) qu'elle assume comme une des responsabilités auxquelles tout écrivain doit faire face. Chacun le sait : les mots peuvent tuer.

Personnellement, même s' il existe chez moi une certaine curiosité pour ceux qui font de leurs tourments profonds l'objet de leur grand œuvre, j'ai du mal à faire la part entre ce qui relève du plaisir sadique et ce qui relève de la littérature. J'ai du mal avec le mal. L'actualisation de son droit d'expression, même quand il s'organise avec un certain talent est-il forcément de la littérature ? Suffit-il d'écrire "roman" sur la couverture pour s'affranchir de ses devoirs de citoyen ? La littérature absout t-elle tous les crimes ?

Pour autant, je ne pense pas que la littérature doive répondre à des codes et ne se limiter qu'à la bien-pensance -suffisamment de livres ont déjà été brûlés !!!- Je pense qu'on doit avoir le droit de tout écrire mais je me demande s'il n'est pas de l'honnêteté de l'écrivain d'ajouter la virulente mention de "pamphlet" là où il se cache derrière le doux mot de roman .


19 janvier 2012

Danse ta vie !

"C'est le regardeur qui fait le tableau."
Marcel Duchamp

Suggestion de trajet de coaching :
- Lâcher prise pour devenir créatif
- Se donner des autorisations
- En finir avec les critiques et les jugements (de soi, d'autrui)
- Se lancer


Comme beaucoup de petites filles, j'ai rêvé dans mon enfance d'entrer à l’École des petits rats de l’Opéra de Paris. L'idée m'était venue à regarder ma mère danser à la maison avec la grâce et la beauté qu'on accorde sans réserve à celle qui de sa hauteur nous émerveille : maman. Tous les rêves ne se réalisent pas. On en garde au fond du cœur la douceur de ce que la réalité ne touche pas.

"Danser sa vie" ?
"Danser sa vie" est le titre de l'exposition à l'affiche en ce moment au Centre Pompidou. Quelle belle invitation ! J'aimerais pouvoir danser ma vie avec la fluidité et la souplesse d'un danseur étoile. Mais c'est oublier la discipline de fer, les heures de torture d'un entraînement permanent, les rivalités mises en scène dans "Black Swan", tout ce qui satisfait un académisme tyrannique garant de l'ordre établi.

Nature, nudité en mouvement, liberté des créations les plus folles
Les œuvres choisies parlent de tout autre chose : le corps en mouvement, désarticulé de liberté, à la recherche d'une harmonie avec le plaisir que le non-jugement est seul à pouvoir procurer. La danse est synonyme d'explosion de vie, de créativité sans limite. Une des "performances" les plus déroutantes met en scène une femme entièrement nue, enduite d'huile d'olive qui se meut sur un sol plastique (voir photo ci-dessus) face à une caméra. Il y a une fascination que tout corps nu exerce sur un spectateur. Le sexe en gros plan (étonnamment moins gynécologique que dans le tableau "l'origine du monde" de Courbet ) s'offre au regard dans une danse féline aux contorsions acrobatiques qu'on pourrait dire pornographique si on veut y voir cette intention.

L'art c'est le choc qui fait trembler les certitudes
L'amie avec laquelle j'étais me dit : "je ne comprends rien". Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose à comprendre de l'art. A mon sens, l'art est fait pour nous interroger sur ce que nous prenons pour des évidences, sur les codes que nous avons assimilés. C'est une façon de réveiller nos esprits endormis par l"obsession du conformisme, devenus incapables de penser en dehors du cadre. Le degré du choc que nous recevons face à certaines œuvres (voir la dernière vidéo de l'expo !) nous renseigne sur notre aliénation et notre difficulté à nous remettre en question. Finalement l’œuvre n'est pas là où nous la voyons, elle commence dans ce qu'elle provoque dans nos esprits. C'est la dimension politique de l'art.

"Danser sa vie" est une exposition qui réveille. On rit, on s'étonne, on prend du plaisir, on s'autorise à penser autrement. Un très bon moment les yeux perdus de temps à autre sur les toits de Paris.





 

Exposition Centre Pompidou : Danser sa vie